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Tortues à l’infini : le nouveau John Green

Ça y est ! Après des mois d’attente, j’ai enfin pu mettre la main sur le dernier roman de John Green, et en anglais s’il vous plaît ! Bon, petit aléa de la vie d’une libraire dans un magasin de seconde main : j’ai trouvé le livre, mais sans sa magnifique jaquette. Quoi qu’il en soit, peu importe ! J’ai enfin eu la possibilité de me plonger dans la dernière œuvre de John Green et ça, ça fait du bien ! Alors, ce dernier livre est-il à la hauteur de ses prédécesseurs ? Je vous le dis tout de suite ! Quoiqu’avec tous ces points d’exclamation dans l’introduction, vous devez déjà vous douter que la critique sera très positive !

Résumé

51tVuRCi-yL._SX195_Aza a 16 ans et vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Elle est très intelligente et pourrait être promise à un bel avenir si seulement elle pouvait échapper ses démons. Aza souffre, en effet, d’une maladie mentale qui se traduit pour des troubles obsessionnels compulsifs extrêmement violents. Elle est sans cesse terrifiée à l’idée d’attraper des maladies et le moindre petit événement, aussi insignifiant soit-il, peut l’entraîner dans une spirale de pensées dont elle n’arrive pas à s’échapper et qui la force à toujours trouver de nouvelles solutions pour se débarrasser des bactéries qui ont réussi à pénétrer en elle. Lorsqu’un milliardaire frauduleux disparaît sans laisser de traces et qu’une récompense de cent mille dollars est lancée pour quiconque aurait des informations, sa vie prend néanmoins un tournant inattendu. Entraînée par sa meilleure amie, Daisy, dans une enquête sur la disparition de Russel Pickett, Aza renoue des liens avec le fils de ce dernier, Davis, lui aussi en proie avec ses propres démons.

Mon avis

Il faut tout d’abord savoir que je suis une véritable groupie de John Green. Comme beaucoup de gens, je suis son travail depuis Nos étoiles contraires et même si certaines de ses œuvres m’ont moins touchée, aucune ne m’a encore déçue ! J’aime ses histoires, j’aime ses personnages et j’aime son écriture. Il fait d’ailleurs partie de ces auteurs que je ne veux lire qu’en anglais tellement je raffole de leur plume. Vous aurez donc compris que j’avais extrêmement hâte de mettre la main sur Tortues à l’infini, d’autant plus que, cette fois-ci, le sujet du livre ne pouvait que me parler tout personnellement. Je souffre, en effet, moi-même de troubles obsessionnels compulsifs même si, avec le temps et l’expérience, j’ai appris à les contrôler et qu’ils n’ont jamais été trop handicapants comme ils le sont pour Aza. J’étais très curieuse de voir comment John Green allait traiter ce sujet.

Comme à son habitude, il nous livre ici une histoire plus vraie que nature avec des personnages très travaillés et réalistes. Pour ceux qui ne le savent pas, John Green échange énormément avec les jeunes, notamment via ses deux chaînes YouTube. Je pense que cela l’aide énormément à capturer l’essence de l’adolescence et la retranscrire ainsi dans ses livres. On croit à ses personnages, on y croit à chaque fois et ça, peu importe à quel point ils peuvent être perturbés et bizarres.

Cette fois-ci, on y croit encore plus, car John Green s’est servi de sa propre expérience pour créer le personnage d’Aza. En effet, les troubles dont celle-ci souffre, il en souffre également. Il se met, en quelque sorte, un peu à nu avec ce personnage. Grâce à un travail d’écriture, encore plus magnifique que d’habitude, il nous montre comment des pensées incongrues arrivent à s’infiltrer dans l’esprit de la jeune fille et parviennent à l’entraîner dans une spirale étouffante dont elle n’arrivera à sortir que si elle exécute certaines actions. Aza a beau savoir, dans son for intérieur, que ces pensées ne riment à rien, une fois qu’elles sont là, c’est trop tard. Le récit étant raconté à la première personne, nous sommes, comme elle, prisonniers de ces pensées une fois que celles-ci débarquent, interrompant ainsi l’action du livre. On est au beau milieu d’une conversation des plus anodines avec un personnage et puis, tout à coup, on est pris dans ce cercle vicieux de pensées qui viennent, qui viennent et qui viennent. C’est étouffant, c’est frustrant, c’est extrêmement réaliste.

Souffrant moi-même de ce genre de pensées intrusives, je me suis plus que retrouvée dans les pages de Tortues à l’infini. John Green a réussi à mettre les mots sur ces instants où je me retrouve totalement bloquée parce que je commence à penser à quelque chose qui pourrait se passer et que je dois absolument trouver un moyen de contenir ces pensées. Ainsi, j’ai toujours peur qu’il arrive une catastrophe chez moi quand je ne suis pas là et dois, à chaque fois que je quitte mon appartement, vérifier que tout est bien éteint et débranché. Ainsi, à chaque fois que je prépare un voyage je dois vérifier si la compagnie aérienne que je prends est sûre, car j’ai peur de me retrouver dans un crash d’avion. Ainsi, depuis les quelques attentats que l’Europe a connus, il m’arrive de sortir plus tôt de mon métro ou de stresser quand suis en soirée et scanner la foule, car j’ai peur tout à coup qu’un terroriste soit là. Et même une fois mes vérifications faites, il suffit qu’une seule pensée resurgisse pour que je me retrouve à la case départ et doive recommencer les mêmes actions pour me calmer. La plupart des gens ne voient que ce qu’il se passe à l’extérieur : moi qui vérifie pendant quelques minutes que le four est éteint, mais personne ne peut voir ce qu’il se passe à l’intérieur, cette spirale (le mot est bien trouvé) de pensées qui ne s’arrête pas. Je vous rassure, comme dit plus haut, j’ai réussi à trouver des techniques pour me contrôler et ne pas laisser l’anxiété prendre le dessus et m’empêcher de vivre. Par exemple, j’adore voyager et jamais je ne laisserais ma peur et mon comportement obsessionnel m’empêcher de partir à l’autre bout du monde.

John Green parle mieux que moi de ces spirales de pensées.

En conclusion, avec cette histoire qui résonne autant en moi, ce personnage dans lequel je me retrouve autant, Tortues à l’infini est devenu mon livre préféré de cet auteur. J’ai trouvé pendant des années que La face cachée de Margo était son chef-d’œuvre, mais il vient de se faire détrôner et très largement. Et pour ceux qui ne souffrent pas de tocs, rassurez-vous, vous adorerez quand même cette lecture que vous soyez un fan de John Green ou non. D’ailleurs, si vous ne l’avez jamais lu, je pense que Tortues à l’infini peut être un très bon choix pour commencer.

6 commentaires sur “Tortues à l’infini : le nouveau John Green

  1. Je ne savais pas quel était le sujet de ce livre, merci pour la découverte! Je n’ai lu que Nos étoiles contraires de cet auteur et j’avoue qu’il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, je tenterais peut-être un autre de ses livres un jour 🙂

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  2. Ce livre me tente énormément depuis sa sortie mais je ne suis pas grande fan de John Green. A part, Nos étoiles contraires, je n’ai pas accroché avec ses autres livres.

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